Pour rectifier les inégalités de représentation politique des femmes, des minorités et handicapés, la « Speaker’s Conference » (un comité de parlementaires de la chambre des communes) était chargée en 2008 de donner des recommandations.
Enquête extraordinaire :une commission parlementaire apporte des réponses
La dernière Speaker’s Conference qui avait pour thématique la question de la réduction des disparités dans la représentation des minorités afin de lutter contre l’abstention électorale a eu lieu le 12 Novembre 2008 à la chambre des communes. Une Speaker’s Conference est présidée par le rapporteur ou speaker’s et ses membres sont tirés au sort parmi tous les partis politiques siégeant à la Chambres des Communes. C’est une forme d’investigation rarement utilisée. En effet, la première a eu lieu en 1917, et on en compte 5 jusqu’à ce jour.
La Speaker’s Conference affirme que l’intégration de ces groupes sous représentés à la chambre des communes apporterait beaucoup à la démocratie britannique : en étant mixte, la Chambre des Communes pourrait s’appuyer sur diverses expériences, ce qui permettrait de résoudre les problèmes et de proposer de nouvelles lois plus efficaces. Elle émet ses inquiétudes face à cette situation, elle a peur que le parlement devienne illégitime. L’objectif de cette conférence ne se limitait pas au seul public des minorités ethniques, mais englobait les minorités dans leur ensemble : les femmes, personnes handicapées, gays, lesbiennes, bisexuels, transsexuels. Elle se devait d’établir les raisons pour lesquelles ces groupes étaient sous-représentés et trouver une solution à ce problème. Il était ainsi primordial de renouer le dialogue entre les MPs et ceux qu’ils sont sensés représenter.
Les difficultés rencontrées pour une représentation réelle
La Speaker’s Conference identifie deux types d’obstacles. Le premier, supply side barriers freine la mise en avant des groupes sous représentés, notamment dû au coût élevé d’une campagne électorale. Cette commission reconnaît que les minorités ethniques ont plus de risques de se retrouver dans des activités salariées peu rémunérées, et par conséquent ne peuvent pas se permettre les coûts d’une élection. Elle lance un appel à la création d’un Democracy Diversity Fund au niveau des partis politiques locaux pour financer les coûts de la campagne des personnes issues de groupes sous-représentés jusqu’alors inexistant.
Dans les rares cas où la mise en avant est effective, la commission constate que celle ci n’a nul effet de promouvoir le candidat dans des postes à responsabilités. Cet obstacle est identifié comme étant demandside barriers. La Speaker’s Conference prône une politique de quotas obligatoires à respecter par les partis politiques. Surtout pour les femmes, puis pour les minorités.
Force est de constater que depuis 2008, rien n’a avancé à ce jour. Des préoccupations sont apparues quant à la légitimité du gouvernement par rapport aux groupes sous-représentés mais la Speaker’s Conférence propose des solutions insuffisantes. Reconnaître que les minorités ethniques profitent mieux de leur influence au sein de la politique conventionnelle notamment à présent qu’il y a 20 ou 30 ans ne remet pas en cause le fait que le parti travailliste peut faire mieux tant dans la prise en compte des préoccupations que dans la promotion des intérêts communs des minorités. Les minorités ont d’ailleurs tendance à se diriger vers une participation moins conventionnelle La Speaker’s Conference donne surtout des pistes, des recommandations mais ne crée rien de concret pour une représentation équitable.
Lamia Dzanouni