Italie : Une immigration sous contrôle

Youssoupha Thiam, porte parole de SOS Racisme Sicile, intervenant aux Universités d’Automne des Maisons des Potes, précise quels sont les textes en vigueur en Italie en matière de droit au séjour des étrangers.

La loi Turco-Napolitano, qui porte le nom de l’actuel Président de la République, Napolitano (réélu pour sept ans en avril dernier, ndlr) a fusionné plusieurs textes législatifs dont la loi du 6 mars 1998 sur l’immigration et la condition de l’étranger. Intégrée au décret législatif numéro 286 du 25 juillet 1998, et connue sous le nom de « texte unique », cette loi prévoyait la programmation des flux d’entrée pour le travail, pendant de l’immigration clandestine. Elle a également favorisé la création de centres permanents et temporaires (en italien ça s’appelle «chipiti»), c’est-à-dire qu’un sans-papiers peut être emmené au centre afin d’y être identifié et pour une durée de trois mois. Cette loi précisait les conditions d’expulsion et de délivrance du permis de séjour, l’intégration scolaire, le droit à la sécurité sociale et sanitaire, ainsi que la protection juridictionnelle et prévoyait encore un autre acte de régularisation. Les demandes ont été au nombre de deux cent quinze mille. Ensuite, nous avons eu la loi Bossefini. Ses points principaux sont : plus de contrôles aux Frontières, un renforcement des pouvoirs de la police, aide aux états qui collaborent pour lutter contre l’immigration et le trafic d’être humain, expulsion immédiate des sans-papiers, extension de soixante jours pour la période de traitement dans les centres permanents et temporaires, augmentation de la peine pour les trafiquants des clandestins. Auparavant en Italie, on ne prenait pas les empreintes digitales. C’est avec à la loi de 2002 que cette étape du prélèvement des empreintes digitales des étrangers pour les identifier a été créée.

Youssoupha Thiam
Sos Racisme Sicile
Propos recueillis aux Universités d’automne des Maisons des Potes