Droits sociaux britanniques : vers une exclusion de tous les étrangers

Droits sociaux britanniques : vers une exclusion de tous les étrangers

Les travailleurs immigrés, les bouc-émissaires de la situation sociale britannique.

 

David Cameron, l’actuel premier ministre britannique, a annoncé en avril dernier des mesures restrictives au sujet des aides publiques dont bénéficient les nationaux et les immigrés. Seuls les immigrés verront leurs droits sociaux limités. En effet, les indemnités chômage ne seront plus versées après six mois si les difficultés du retour à l’emploi se basent sur le critère de leur capacité à parler anglais.

 

Une question se pose déjà à ce stade : comment déterminer le critère de refus d’une candidature ? Il faudra également que les demandeurs d’emploi fournissent la preuve d’avoir activement cherché du travail pendant cette durée ou bien montrer qu’ils ont une chance réelle d’être recrutés. Dans un temps de crise économique majeure, pourquoi imputer la faute de la précarité aux seuls travailleurs, qu’ils soient nationaux ou non ? Jonathan Portes, directeur de l’institut national des recherches économiques et sociales, qualifie le discours de Cameron de « divertissement mineur ». Il ajoute néanmoins que ce discours nie la réalité : « la plupart des immigrés de la zone économique européenne sont jeunes, travaillent et contribuent à l’économie nationale ». Selon Euronews, « la levée des restrictions de l’accès au travail du marché européen pour les Roumains et les Bulgares en 2014 [nourrit] les inquiétudes ».

 

Le gouvernement Cameron prévoie également de faire payer les soins prodigués à l’hôpital. La nécessité de contracter une assurance de santé privée fut aussi évoquée. Ces mesures concernant la santé s’ajoutent aux cotisations qu’ils versent déjà. Cette politique ne fait pas l’unanimité outre-manche y compris auprès des sympathisants du ministre et crée de fait une dissonance à droite. Ryane Shorthouse, directeur de Bright Blue – groupe proche du parti conservateur – a déclaré : « La tournure politique concernant les immigrés est risquée politiquement, socialement et économiquement. Ce pays a besoin de manière urgente d’une croissance économique conséquente. Il semble donc étrange que le gouvernement veuille réduire le nombre de travailleurs productifs et de consommateurs qui alimentent notre économie ».

 

 

Lamia Dzanouni