Des points pour être britanniques

Des points pour être britanniques

En Grande-Bretagne, pour accéder à la nationalité il faut « gagner des points ». Avec le Borders, Citzenship and immigration Act, voté en 2009 par le Parlement britannique, les immigrés doivent faire face à un système de point qui se base sur les compétences, le travail et leurs connaissances pour devenir citoyens britanniques.

Le système des points britanniques pas clairement défini et il reste flou car les critères exacts sont encore obscurs. Si l’argent apporté lors de l’installation, le parcours professionnel et le volontariat sont autant d’éléments qui permettent de gagner des points, d’autres critères peuvent causer leur perte. L’un des exemples le plus frappant est que les candidats qui se présentent pour la nationalité britannique peuvent être rayés de la liste s’ils font preuve de « mauvais comportements » tel que manifester. En effet, ces personnes n’ont plus le droit de protester contre l’action du gouvernement car cela les priverait de l’accès à la nationalité. Ceux qui ont manifesté contre les interventions militaires des forces armées britanniques dans le monde en ont fait les frais car cela a joué contre eux lors de leurs candidatures. En clair, pour avoir accès à la nationalité, les candidats doivent refréner leurs libertés et particulièrement leur liberté de parole.

 

Plusieurs systèmes testés l’un après l’autre

 

Dans ce nouveau système, les ressortissants du Commonwealth ont des statuts particuliers, ils sont déjà électeurs et éligibles à toutes les élections du Royaume- Uni. Par exemple, un ressortissant du Commonwealth qui n’est pas Britanniques et donc pas Européen peut être tout de même élu au Parlement européen. Cette règle a été mise en place afin de favoriser l’organisation de la représentation des minorités. Ces ressortissants reviennent de loin car entre 1962 et 1981, le Commonwealth Immigrants Act limitait très fortement l’attribution de permis de travail et de permis de séjour aux ressortissants du Commonwealth. Cette loi fut votée en novembre 1961 par le gouvernement britannique pour satisfaire l’opinion publique qui était inquiet de l’afflux important d’immigrés.

 

En 1981, le British Nationality Act remplaça le Commonwealth Immigrants Act. Cette nouvelle loi classifia en trois niveaux la citoyenneté britanniques : les citoyens britanniques, celle des territoires britanniques indépendants (Pays du Commonwealth) et ensuite la dernière celle d’outre –mer (Iles Malouines, Gilbraltar,…). Les deux dernières catégories accédaient à la nationalité britannique après 5 ans de résidence sur le sol britannique.

 

Les différences sociales restent en Place

 

Une fois que les candidats à la nationalité sont arrivés au bout du système à point et des différentes étapes qu’ils ont dû affronter, ils doivent encore faire face aux regards d’une partie de la population. La distinction est claire entre “britishness”, c’est-à-dire le sentiment d’appartenir à une communauté nationale et « «british citizenship » ou « nationality », nationalité au sens juridique. La « britishness » est une sorte de « noyau dur » qui est exclusif et fermé. D’après une enquête qualitative, la distinction pour être un « vrai britannique » repose sur trois critères. Le premier critère est bien sûr d’avoir la nationalité, ensuite il faut avoir des ancêtres ou du sang britannique. Le troisième critère se base sur la culture, les valeurs et le style de vie qui doit correspondre au style britannique.

 

L’obtention de la nationalité britannique et donc réduit à un système de points et ne donne qu’une faible valeur à la nationalité de manière symbolique. C’est effectivement dommage que la Grande-Bretagne, un des « premier de la classe » en Europe, avec sa politique de lutte contre les discrimination qui a été mise en place en 1976 et qui reposait sur l’ « égalité raciale » et les « notions de racisme institutionnel et de discrimination indirecte », soit réduit à cela et est commencé à glisser vers les derniers du peloton à ce sujet.

 

Alexandrine Yala